(5) Textes
solo d’coltrane kalachnikov – soleil suprême blues soft
alcool d’indien dans la corne de brume
trop d’chefs – donc trop d’brume
j’ai l’stylo crêté dans un cocon d’amour
vie – volume baryton avec une voix d’oiseau
on vit tenu par des rapaces armés
petit poème de bouche rend sourd l’étau dressé
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chaleur et poil et soif
tracteur déplace montagne
le salaire de la fleur
finit dans le skimmer
les cigales se déchainent
sur musique sopalin
faut pas visser ses yeux
quand on n’y voit plus rien
le tabac se dissout
incendie le tissu
la couturière est morte
ou bien elle fait la sieste
tonton boit son canon
tati la joue carpette
éclair à l’horizon
featuring vaguelette
si je claque le loto
c’est tournée de clairette
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les enfants des prisons
ont connu dix-sept vies
ont marché sur des terres
étrangères à leurs langues
ont volé des oranges
distribué la poudre
dormi dans des camions
et croisé les matraques
les enfants des prisons
escaladent les grillages
récupèrent les pochons
et les points de sutures
quatre jours au mitard
pour faire rentrer le plomb
mais le plomb ils connaissent
depuis leur premier short
ils repensent à leurs courses
et aux pluies de rafales
sous lesquelles ils sprintaient
quand les bandes étaient chaudes
des mineurs déjà pères
des bébés au parloir
et le savon qui rentre
entre deux p’tits nibards
les enfants des prisons
jouent bendir et congas
et font danser leurs torses
dans les cellules blanches
ils finiront boucher
mécano ou taulard
à chacun son destin
tordu par son histoire
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on était
des géants
avec la
face au sol
harponnés
au bitume
un genou
sur la nuque
et la vie
elle éclate
et la vie
c’est fini
on était
pas plus sales
que ces tu
eurs en vie
ni oubli
ni pardon
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petit peuple
trahi
qui ne vit que
d’espoir
lâche le
pantalon
du banquier parieur
et non et non et non
de la soupe
il y en a
personne ne mourra
il lèchera ma fourche
répétait la grand-mère
c’est pas un assassin
qui m’assassinera
s’il approche le fou
nous glisserons deux bourses
dans le repas du soir
des chiens de nos rues
pauvres
déserteur
j’entends bien
tant que ça va
ça va
le capital est lent
à ronger nos chaussettes
à nous laisser
pieds nus
animal mammifère